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Jeudi 3 décembre


Yves Piller " Etoile ou réverbère"

(texte: Emile Gardaz)



Le compositeur : Yves Piller


A sa sortie de l’Ecole Normale de Fribourg, en 1976, Yves PILLER commence à diriger différents chœurs (Vuadens, Bluet de Marly, …). Encouragé par des amis, il crée alors le choeur La Rose des Vents et décide de compléter sa formation musicale au Conservatoire de Fribourg avec, entre autres professeurs, le regretté Oscar Moret. Il

obtient le diplôme d’enseignement de la musique dans les écoles secondaires. Il est également licencié en Sciences de l'Education de l'Université de Genève et titulaire d’un diplôme d’enseignant spécialisé, profession qu’il a exercée jusqu’à sa récente retraite.

Avec ses chœurs, il aura l’occasion d’aborder différents répertoires, allant de la musique populaire a capella à des œuvres avec accompagnement d’orchestre (« Te Deum » de Charpentier, « Messe solennelle » de L. Vierne, Magnificat » de R. Calmel, …), sans oublier plusieurs créations (« Pra Diablat » en 1984 ou « L’Ouvrier du vent qui passe » de A. Ducret, « Adama » de D. Gesseney-Rappo, …).

La rencontre avec André Ducret – à qui il succède à la direction du Petit Choeur de Ste-Thérèse durant 13 ans - sera un moment décisif non seulement pour la poursuite de sa formation dans l’art de la direction chorale, mais également pour ses débuts dans la composition.

Pour répondre aux besoins du moment, Yves Piller commence à écrire bon nombre de chansons pour choeurs d’enfants, notamment sur des textes de Pierre Savary, ainsi que deux suites chorales pour voix égales - « Chansons pour traverser la mer », en 1987, à l’occasion d’une tournée de concerts au Québec avec le Petit Chœur de Ste-Thérèse et « Je chante pour vous dire ... » - avec la complicité d'Emile Gardaz avec qui, au début des années 80, a commencé un fructueux compagnonnage. Il a aussi incité plusieurs auteures à se lancer dans l’écriture de textes destinés à être mis en musique, comme Pascale Zermatten (« Saint Nicolas » en 2013) ou Anne-Marie Geinoz Hiaujdem, le curieux invité de Samarie, Un chemin vers Noël pour pèlerins d'aujourd'hui », enregistré avec l’Annonciade, Maîtrise de la Glâne, en 2010-11, …).

On lui doit aussi plusieurs messes et compositions religieuses, notamment les «Cinq Prières de l’Homme séparé», sur des textes de Marie-Claire Dewarrat, pour choeur mixte et orgues, inspirées des vitraux de Sergio de Castro (Collégiale de Romont).

Yves Piller a aussi eu l’occasion de composer de multiples pièces profanes ou encore des œuvres plus élaborées pour choeurs d'hommes ou choeurs mixtes. Ainsi, naissent les suites chorales «La Colline aux Sept Pénitents» à l’occasion des 20 ans de la Rose des Vents, qui met en valeur des personnages ou des lieux pittoresques de la ville de Romont ou encore « Les Chemins de Saint Valentin », sur des textes d'Aloys Lauper, pour choeur et quintette à vent créée à Siviriez, en mai 2000, à l'occasion de la 37ème Fête des Céciliennes.

En 2002, il lance l’idée de la création d’une maîtrise à Romont, afin de former une relève aux chorales qu’il dirige et de participer à l’initiation des enfants et jeunes de la région à l’art choral. Ainsi naît L’Annonciade, Maîtrise de la Glâne qu’il a dirigée durant 10 ans.

En automne 2004, avec « Pantin, Pantine », la comédie musicale pour enfants, sur un texte de A. Leprest et une musique de Romain Didier, Yves Piller poursuit son envie de faire partager sa passion de l’art choral, pimenté en la circonstance par la mise en scène de son comparse Yann Pugin. C’est encore avec ce dernier qu’Yves Piller a dirigé le spectacle théâtral et musical « Praz Diablats », revisité à l’occasion de l’inauguration de « Bicubic » de Romont en 2005.

En 2007, Yves Piller emmène ses choristes dans une composition plus complexe avec ce « Stabat mater », Variations litaniques sur le Stabat Mater dit “romontois”, commande de la Cécilienne de Romont, pour différentes formations chorales, haute-contre solo, orgue et percussion (enclume et poutre !) et qui sera créée en la Collégiale de Romont.

En 2011, pour fêter le 125ème anniversaire de la Cécilienne de Romont et les 10 ans de l’Annonciade, Il compose « Réjouis-toi, Marie, comblée de grâce », sur un texte de l’abbé Pascal Desthieux. Cette pièce pour chœur mixte, solistes de choeur et orgue, est sans doute l’une de ses préférées par les couleurs chorales et instrumentales trouvées ainsi que par la forme originale que le compositeur a donné à ce texte. En effet, celui-ci se développe peu à peu à travers différentes paraphrases du chant à la Vierge, inspiré directement du magnifique vitrail de Notre Dame de l’Assomption placé au fond du choeur de la Collégiale de Romont.

Dans un registre plus léger et pour ses comparses d’Alpivox, Quatuor vocal masculin dans lequel il chante, Yves Piller s’amuse également à créer des harmonisations de chansons de Ricet Barrier (Les Heures, La Java des Gaulois, …), des Frères Jacques ou de Gilles (« Le Männerchor de Steffisburg », …).

Appelé à faire part de son expérience formateur d’adultes, le musicien et pédagogue a assuré la formation continue aussi bien d’enseignants que celle de chefs de choeurs débutants ou chevronnés (Société cantonale des chanteurs fribourgeois, Association vaudoise des directeurs de choeurs, Fédération des sociétés de chant du Valais, A Choeur Joie/Suisse, USC, ...). Il fonctionne aussi régulièrement en Suisse Romande en tant qu’expert lors de fêtes de chant.

Il a également été président de la Commission de Musique de la Société Cantonale des Chanteurs Fribourgeois et a participé à la création de la FFC (Fédération fribourgeoise des Chorales).

Initiateur des 20 Heures de Musiques - Romont, il prend part ainsi , depuis 1996, à la mise en valeur architecturale du chef-lieu romontois par mise sur pied de ce feu d’artifice musical dans des genres aussi différents que le jazz ou le yodel, en passant par l’art lyrique ou le hard rock fusion !

Avec « Le Chœur du Vendredi Saint » (qui ne chante presque que le Vendredi Saint, à Romont, durant la liturgie des Pleureuses) et « Le Double Quoi ? », petit ensemble quasi familial, Yves Piller poursuit inlassablement son envie de faire partager sa passion de l’art choral.


On trouvera les oeuvres d'Yves Piller sur:



Sur sa composition "Etoile ou réverbère"

" Je dois avouer que je suis bien en peine de me souvenir des circonstances qui m’ont poussé à écrire cette pièce !!! J’ai une excuse tout de même : c’était au siècle dernier ! Que dis-je: au millénaire passé !

Comme elle est dédiée à Daniel Brodard et à ses choristes, je pense qu’il m’avait sollicité pour écrire un chant de Noël, sans doute dans la mouvance enthousiaste des nombreuses compositions de Noël que les émissions de radio et TV « L’Etoile d’Or » avaient suscitées dans les années huitante.

On voudra donc bien m’excuser d’avoir laissé la poussière du temps faire son œuvre et recouvrir les contours détaillés qui m’avaient poussé à solliciter le poète Emile Gardaz pour un nouveau texte de Noël ! J’ai aussi effacé de ma mémoire les leviers déclencheurs des premières notées égrainées pour tenter de créer une symbiose espérée entre l’imagination du poète et celle du compositeur.

Dans ces années-là, Emile Gardaz était sur tous les fronts, sollicité de toutes parts et … à l’apogée de son activité créatrice. Arnaud Robert, journaliste du Journal Le Temps, écrivait, le 20 décembre 2007, au lendemain de la mort d’Emile :


« On sait l'homme de radio, le parolier des champs, cette voix boucanée. Emile Gardaz était un écrivain. Une quinzaine d'ouvrages, des contes, «il n'aurait pas passé tellement de temps à la radio, qu'il aurait bâti une énorme œuvre littéraire», affirme son ami Jacques Donzel, qui a usé le micro dans ses parages à Radio-Lausanne, «Sottens» disait-on avec un «s» en bout de course. «Il rédigeait des pièces à la Pagnol, des récits à la Maupassant, des caricatures amoureuses des gens d'ici.» Gardaz raffolait des requêtes qu'on lui adressait. Préface, biographie, commémoration de société locale, sonnet sur le temps qu'il fait, il prenait au vol l'adoration que son pays lui vouait, à lui et à son style. […] Et une plume qui, sans façon ni manigance, avait façonné avec quelques autres, Gilles ou Ramuz, un esprit romand. ».


Je parlais encore récemment avec André Ducret, autre compagnon de notes et d’art choral, de la nécessité de rendre plus souvent hommage aux auteurs de texte, ces compagnons – ou compagnes ! – de l’ombre, qu’on oublie trop souvent de citer, alors que leur talent et surtout leur travail silencieux mérite d’être largement plus sous le feu des projecteurs.

Je vais donc vous dire comment j’ai rencontré Emile Gardaz pour la première fois.

C’était en 1983. Avec la toute jeune Rose des Vents, le chœur que j’avais créé 7 ans auparavant, nous avions envie de monter un spectacle inspiré de la légende glânoise Pra Diablat. J’avais sollicité André Ducret pour écrire la musique et il m’avait vivement recommandé de contacter Emile pour écrire les textes des chansons du spectacle … ce que j’avais fait par téléphone, un peu timidement, vue la notoriété du personnage. Un rendez-vous était pris pour une rencontre, le dimanche matin suivant.

« Y’a Emile Gardaz devant la maison ! » s’était écrié Conrad, mon beau-frère passant par là, tout surpris et effaré de la vision qui se présentait à lui !

Il faut aussi ajouter que, avec ma femme, nous venions d’emménager dans la maison de ses parents, à Rueyres-St-Laurent, et les travaux de transformation avaient commencé. En clair, l’appartement que nous devrions habiter n’était encore qu’un vaste chantier poussiéreux ; il fallait gamber les multiples obstacles pour accéder à la cuisine et baisser la tête pour passer sous les étais métalliques qui soutenaient la poutraison en transformation. Et Emile Gardaz était là !!!

« Je ne fais que passer ! J’ai écrit deux ou trois choses pour le spectacle. Regardez si ça vous va … Je ne fais pas long ! ». « Mais vous prendrez bien un café quand même ! », s’était exclamée la maitresse de maison. Et l’apéro avait succédé au café … Le « tu » avait remplacé le « vous » … Finalement, après le diner et encore un petit café, on avait rebu quelque chose dans l’après-midi. Il était quasiment le moment de faire les quatre heures quand Emile était parti …

« Je ne fais que passer ! »… Réthorique de précaution au cas où le courant ne passerait pas ? Je plaide plutôt pour une formidable capacité à entrer en communication, en vibration – mais avec beaucoup de pudeur et sans le moindre sentimentalisme – avec les gens qu’il rencontrait et avec les compagnons des voyages musicaux ou autres qu’il aimait entreprendre et nous emmener par ses poèmes et ses textes, dans les recoins d’ici ou les lointains horizons.

Emile, tu nous manques gravement ! A quand un ou une successeur(e) aussi inspiré(e) et généreux/euse que toi ! "

Yves Piller, novembre 2020



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