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Lundi 7 décembre

Dernière mise à jour : 7 déc. 2020


Jean Daetwyler " la berceuse des anges "

(texte ancien)



Le compositeur : Jean Daetwyler


Avec Marignan (1939), Jean Daetwyler a donné au Valais son hymne et ses nombreuses œuvres en ont fait le compositeur valaisan par excellence. Pourtant, Hans August Dätwiler est né le 24 janvier 1907 à Bâle et a passé son enfance à Bulle.

C’est dans le chef-lieu de la Gruyère que Daetwyler apprend le violon et le trombone. Attiré par la composition, il voit sa vocation retardée par le refus de son père qui l’oblige à accomplir un apprentissage d’employé de banque.

Diplôme en poche, il peut enfin partir étudier la musique à Paris en 1927. D’abord inscrit au Conservatoire, il suit les cours de Charles Koechlin et Paul Le Flem. Sa rencontre avec Vincent d’Indy le pousse à quitter l’établissement pour la Schola Cantorum. Suite à cette décision, son père lui coupe les vivres. Daetwyler survit alors en tant que musicien de cinéma, puis, après l’arrivée du parlant au début des années 1930, comme membre d’ensembles jouant dans des boîtes de nuit ou dans des opérettes (Cirque Médrano, Folies-Bergères, Casino de Paris, Bouffes-Parisiens, Théâtre Mogador).

Suite à une scission de la Schola Cantorum, Daetwyler achève ses études dans l’école César Franck, nouvellement fondée. Grâce à son parcours, Daetwyler a été formé tant aux disciplines musicales traditionnelles (harmonie, contrepoint, etc.) qu’au chant grégorien. Son cursus influence ses premières œuvres, principalement religieuses, comme sa Missa solemnis ad honorem et memoriam Sti Gregorii Magni (1936-7).

En 1938, la situation tendue à l’approche de la Seconde Guerre mondiale le mène à chercher une place en Suisse. C’est ainsi qu’il arrive à Sierre, où il prend la direction de l’harmonie municipale La Gérondine, jusqu’en 1978.

Mobilisé dans le Détachement Haute Montagne, Daetwyler est stationné à Zinal. Il y fait la connaissance du répertoire musical du Val d’Anniviers et de ses fifres et tambours. Dès lors, sa musique sera marquée par la volonté d’insérer du folklore dans la musique dite savante. Les mélodies traditionnelles des fifres et tambours anniviards se retrouvent dans plusieurs de ses compositions, dont la Suite anniviarde (1954).

En 1940, il compose la Ballade à la fiancée pour soprano et piano sur un texte d’Aloys Theytaz. Leur collaboration sera fructueuse : le tandem a près de 300 œuvres à son actif. De 1942 à 1981, il dirige le Chœur mixte Sainte-Cécile de la Paroisse Sainte-Catherine à Sierre. En 1942-43, il dirige la fanfare La Saltina à Brigue, puis le chœur d’hommes de Venthône en 1944-45.

En 1946, il est lauréat du prix rhodanien de musique qui lui est remis par le Général Guisan. Avec La Gérondine et le Groupe folklorique de Sierre, il participe aux Fêtes du Rhône à Nîmes en 1947. A la suite de cette manifestation, il organise avec Léon Monnier les Fêtes du Rhône à Sierre en 1948. A cette occasion, il fonde La Chanson du Rhône, avec laquelle il donne le jeu scénique La Chanson du Rhône, dont le texte est dû à Thétaz. Il reste à la tête de cette formation jusqu’en 1991.

En 1948, le Comité Olympique lui décerne une médaille pour sa Ski-Symphonie qui célèbre le sport. En 1949, il est co-fondateur avec Georges Haenni du Conservatoire cantonal de musique à Sion, où il enseigne le contrepoint et l’harmonie jusqu’en 1972. De 1949 à 1972, il dirige la fanfare L’Avenir à Chamoson.

En 1952, il compose le festival Le chant de la terre sur un texte de Thétaz pour la Fête valaisanne des abricots. La même année, il arrange Tiger Rag de Nick La Rocca et fait scandale au festival de Saxon, avant de triompher des réticences des musiciens et du public. En 1953, le court-métrage Terre valaisanne de Roland Müller, avec une musique de Daetwyler, remporte le prix du meilleur film en couleurs au Festival du film de Cannes. Daetwyler a écrit plusieurs partitions pour le cinéma, dont Horizon blanc (1955) de Müller.

Entre 1959 et 1962, Daetwyler dirige le Männerchor de Viège. Avec sa fille Monette, il fonde en 1962 Les Zachéos, un groupe de danse folklorique qui se produit exclusivement sur ses musiques. En 1963, il enregistre avec l’Orchestre de Chambre de Lausanne sa Messe valaisanne et Trois Motets. En 1965, son Premier concerto pour violon est créé lors du deuxième Festival Tibor Varga.

En 1970, sa rencontre avec Jozsef Molnar, alors corniste solo de l’Orchestre de Chambre de Lausanne et passionné par le cor des Alpes, va le pousser à écrire des concertos et des pièces de musique de chambre pour cet instrument. Le succès, conjugué à la connotation du cor des Alpes, fait que ses œuvres sont diffusées dans les vols longs cours de Swissair ! En 1972, son Premier concerto pour cor des Alpes est créé au foyer de l’Opéra de Paris par Molnar et l’Orchestre Lamoureux placé sous sa direction.

Marqué par sa visite du camp de concentration d’Auschwitz en 1972, il entreprend la composition du Requiem pour les temps atomiques, qui sera créé à Sierre en 1974 par l’Orchestre de Chambre de Lausanne placé sous sa direction.

En 1974, il compose le Concerto pour trombone qui est créé par Branimir Slokar, pour lequel Daetwyler écrira de nombreuses autres œuvres. Tout au long de sa carrière, Daetwyler a entretenu des rapports privilégiés avec ses interprètes qui ont attisé sa créativité.

En 1984, il publie Croches et anicroches en pays valaisan, un recueil de ses souvenirs. En 1987, il compose la Cantate des Championnats du monde de ski alpin qui ont lieu à Crans-Montana. Au début des années 1990, son activité se ralentit. Daetwyler est décédé le 4 juin 1994 à Sierre.

Son catalogue comprend plus de 600 œuvres. Principalement connu pour ses chœurs, dont Les Forgerons (avant 1960) et Le Rhône danse (vers 1975), et ses marches, Daetwyler est l’auteur de pièces variées qui vont de la musique de chambre aux concertos, en passant par des opus symphoniques. Son œuvre est animée par l’ambition de présenter un Valais authentique et non de carte postale, ce qui lui a valu de devenir le chantre de son canton d’adoption. Sa musique se caractérise aussi par l’importance accordée à la nature qui se reflète souvent dans un caractère pastoral.

La berceuse des anges date d’avant 1967. Elle est composée pour chœur mixte et petit ensemble instrumental. La version interprétée ici est pour chœur d’hommes a cappella. C’est la première pièce des Trois Noëls, qui comprennent Noël anniviard et Oh ! qu’il est beau dans son berceau. La berceuse des anges débute par l’onomatopée « Lala » aux basses qui accompagnent la mélodie berçante des ténors.


Delphine Vincent


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